"Marion" : le portrait saisissant d’une femme face aux taureaux et aux préjugés
Présenté à la Mostra de Venise, éligible aux Oscars 2025, et validé par les productrices exécutives Cate Blanchett et Sienna Miller, Marion explore les quinze minutes qui précèdent la première performance d’une mère et seule femme “écarteuse” de France, dans l’univers périlleux de la Course Landaise.
Réalisé par Joe Weiland et Finn Constantine, Marion est un court métrage de 13 minutes qui plonge dans la vie de Marion, incarnée par Caroline Larbère, véritable écarteuse française. Le film, tourné à Bayonne, raconte les défis d’une femme qui jongle entre sa passion pour un sport dominé par les hommes, son combat contre les préjugés sexistes et son rôle de mère. Pour Cate Blanchett, productrice exécutive du projet aux côtés de Sienna Miller, le film est une véritable claque : "Vous ne voyez pas souvent quelque chose d’aussi viscéral, puissant et mémorable".
Un tournage ancré dans la réalité
Les réalisateurs ont choisi d’intégrer l’équipe masculine réelle de Larbère pour capturer l’énergie brute de cet univers. "Utiliser uniquement des acteurs n’a jamais été une option. Nous voulions la personnalité et la ténacité des hommes qui dansent réellement avec la mort", explique Finn Constantine.
Le tournage s’est déroulé à un rythme effréné, mais l’approche des réalisateurs a permis d’élever l’histoire à une dimension cinématographique. "Il s’agissait pour nous de capturer l’honnêteté et la réalité du danger tout en y injectant du style et une narration", précise Constantine.
La performance de Caroline Larbère, qui n’avait jamais joué auparavant, est au cœur de l’impact émotionnel du film. "Créer un environnement où elle pouvait être elle-même tout en guidant et façonnant son jeu a été un défi brillant et excitant", ajoute le réalisateur.
Entre documentaire et fiction
Marion brouille habilement les frontières entre la réalité et la fiction. Une scène mémorable montre Larbère affrontant un taureau pour la première fois, une prise imprévue capturée par six caméras. Cet événement, aussi spontané que dangereux, confère au film une authenticité presque documentaire.
Selon Cate Blanchett, cette fusion entre réalité et drame est ce qui distingue Marion : "Quand je l’ai regardé pour la première fois, je me suis demandé : est-ce un documentaire ? Le film a la véracité et le danger d’un documentaire, mais aussi le cœur et le pathos d’un drame".
Avec un accueil positif de la part de professionnels du milieu à la Mostra de Venise et des projets d’adaptation en long métrage, Marion promet de prolonger cette immersion dans un monde fascinant et méconnu, où la passion défie les conventions.
