Almodóvar, en route pour la Palme d'Or ?
Le 18 mai 2019, le réalisateur espagnol a présenté sa dernière création au Festival de Cannes. Son film "Dolor y Gloria" ("Pain and Glory") a reçu un accueil plus que chaleureux de la part du public. En compétition pour la palme d'or, la critique semble avoir été conquise par la vingt et unième réalisation du maître espagnol.
Présenté comme une confession, un journal de bord, "Dolor y Gloria" est, toujours selon la critique, la réalisation la plus personnelle d'Almodóvar. Antonio Banderas et Penelope Cruz, véritables talismans pour le réalisateur, servent la création en portant le film avec brio.
Pour la critique, Antonio Banderas (qui tient le rôle principal) nous livre la meilleure performance de sa carrière. L'acteur ne serait pas à l'abri du prix d'interprétation masculine (le premier de sa carrière). Autre surprise de casting, l'actrice Julia Serrano, qui, après une pause de 30 ans, a repris le chemin des plateaux de tournage et renoue avec ses premiers amours.
Ce film est la troisième partie d'un triptyque. Débutée en 1987 avec le film "La loi du désir", suivi de "La mauvaise éducation" en 2004, ces films proposent la mise en scène d'un réalisateur. Entre fiction et autobiographie, Almodóvar nous livre la troisième pièce d'un puzzle, un troisième homme emprunt au désir et au vice.
Dans "Pain and Glory", le spectateur retrouve tous les détails qui font un Almodóvar : des femmes fortes, un travail soigné de la couleur, de merveilleux dialogues, des instants de tendresse et un amour irrationnel pour l'image de la mère.
En salle depuis le 17 mai 2019 en France, le film nous livre le sombre portrait d'un réalisateur, Salvador Mallo, solitaire et dépressif.
Le centre du mal-être ? La douleur, chronique, qui rend l'homme incapable de continuer à tourner. Le film se construit autour du quotidien de ce réalisateur déchu. L'addiction vient s'ajouter à la douleur, la drogue, seule échappatoire du personnage, lui permet de remonter le temps et de replonger dans ses souvenirs : son enfance désargentée dans l'Espagne Franquiste des années 60. Dans ses songes, Mallo revoit sa mère (interprétée par Penelope Cruz), forte, aimante et courageuse, il revit ses passions adolescentes, ses premiers amours.
Construis sur la même veine narrative que Julieta, le film nous fait voyager dans la construction d'un esprit et dans l'introspection d'un homme rongé par les maux, en recherche du salut.