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Renzo Rosso : "la génération Z idolâtre le produit"

Renzo Rosso, fondateur des groupes Diesel et OTB accompagne depuis 18 ans, dans le cadre du concours ITS, les jeunes générations de créateurs. Nous lui avons demandé pourquoi il portait autant d'importance à cette nouvelle vague.
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L'officiel : Vous êtes un des membre majeur du jury d'ITS depuis maintenant 18 ans, que pensez-vous des finalistes de cette année ?

Renzo Rosso : Cette année, nous sommes particulièrement chanceux, nous avons une sélection exceptionelle, avec des jeunes créateurs venu du monde entier. J'aimerais pouvoir tous les ramener chez OTB ou Diesel. On s'est beaucoup battu avec le jury pour sélectionner nos gagnants, mais j'ai réussi à décrocher les deux talents qui m'ont le plus touché par leur travail. Je suis ravi de les rencontrer au début de leur carrière et de leur donner un coup de pouce pour l'avenir.

La place de juge n'est pas trop difficile ? Qu'est ce que vous appréciez dans ce rôle ? 

C'est très important pour moi de faire parti du jury de ce concours pour rencontrer les jeunes générations de créateurs, très souvent, ce sont de jeunes diplômés, tout juste sortis de leurs écoles. Les accompagner dans leurs débuts me permet de rester à la page, mais surtout de ferrer les grands créateurs de demain. La première chose à comprendre quand on est un juge, c'est que nous sommes avant tout là pour aider ces jeunes, pour leur donner des opportunités. Je prends cette mission très à cœur à vrai dire, même après le concours, je les accompagne au sein de Diesel ou dans l'une des maisons d'OTS. Je suis toujours très content de travailler avec eux, d'exploiter toutes leurs capacités et de les voir évoluer dans le milieu. 

Justement, qu'attendez-vous des nouvelles générations de créatif ? 

C'est un cycle interminable, chaque année, nous avons une nouvelle génération à juger. Mais il y a une seule règle universelle, c'est de faire une mode en adéquation avec l'air du temps, ça paraît logique, mais certains, trop avant-gardes ou ''old school'' sont certes talentueux, mais trop en marge. La clé, je pense, c'est d'observer et de comprendre le monde dans lequel on évolue. 

À quoi se résume la mode pour vous aujourd'hui ? Existe-t-il encore une ''vraie mode'' ? 

Tant qu'il y aura de la créativité, il y aura toujours une ''vraie mode''. Le produit mode est toujours au centre de l'attention, la génération Z idolâtre le produit. J'ai construit Diesel sur cette idée d'un produit star, objet de tout les désirs. Et quand un produit de qualité va de paire avec une marque hautement désirable, tout est gagné, mais il faut être suffisamment subtil et intelligent pour trouver la balance parfaite entre produit et marque. 

Que donneriez-vous comme conseil à un jeune créateur ? 

Rester soi-même, vivre pour la passion et être curieux de tout, ce sont les 3 qualités principales.


Quand on pense au futur de la mode, la question environnementale se pose forcément. Comment la mode pourrait-elle devenir moins néfaste ? 

Évidemment que c'est une question centrale aujourd'hui, de nombreux jeunes créateurs en ont fait le point de départ de leur réflexion créative d'ailleurs. Notre préoccupation principale, c'est maintenant de trouver des produits ''green'' pour remplacer ceux utilisés jusqu'à aujourd'hui. Mais, plus globalement, c'est toute la chaîne de production qui est concernée par un besoin de renouveau. L'industrie de la mode a beaucoup trop profité de la précarité de certains employés dans les usines, en les poussant à se tuer à la tâche. C'est tout le fonctionnement, de la culture des matières premières à la fabrication en passant pas l'acheminement, tout doit évoluer vers quelque chose de plus responsable et plus équitable. 

Vous avez sélectionné deux lauréats, Rafael Kouto et Annaliese Griffith-Jones, qu'est ce qui vous a touché dans leur travail ? 

Annaliese Griffith-Jones est la gagnante du prix OTB, je l'ai sélectionné pour son travail sur la couleur. Les imprimés avec lesquels elle travaille font sortir ses créations du lot, elle sera fantastique dans les bureaux de Marni, elle correspond totalement à l'ADN de la maison. 
Rafael Kouto a lui gagné le prix Diesel, c'est un talent pluridisciplinaire, il peut tout faire et surtout, il sait construire des silhouettes complètes avec énormément de détails avec des influences multiples et riches.  J'ai vraiment hâte de travailler avec eux, j'espère leur donner un coup de pouce pour les lancer et leur permettre de commencer à se faire un nom. 

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