Le Chant du loup est le premier des quatre films avec François Civil à sortir en 2019. L’Officiel met le jeune trentenaire sur le gril.

Que retiendrez-vous de votre exp&eacute;rience sur Le Chant du loup ?

Le Chant du loup est probablement le r&ocirc;le le plus galvanisant que j&rsquo;ai pu faire jusqu&rsquo;&agrave; maintenant. Rarement, on m&rsquo;a propos&eacute; un r&ocirc;le aussi dense - celui d&rsquo;un type qui a un don, une hyper-sensibilit&eacute; auditive, qu&rsquo;il utilise &agrave; bord d&rsquo;un sous-marin nucl&eacute;aire. Cela demande de composer quelqu&rsquo;un qui est &agrave; la fois extr&ecirc;mement dou&eacute; et forc&eacute;ment marginal, isol&eacute;. C&rsquo;est une base tr&egrave;s solide. Pour ce film, il m&rsquo;a fallu apprendre tout l&rsquo;univers technique des sous-marins. Il fallait que je comprenne ce que je racontais. C&rsquo;est un milieu r&eacute;git par un langage tr&egrave;s pr&eacute;cis. Je devais plonger corps et &acirc;me dans mon r&ocirc;le et que j&rsquo;en ma&icirc;trise du mieux possible les &eacute;l&eacute;ments. En terme de pr&eacute;paration, c&rsquo;&eacute;tait donc assez dingue. Et le tournage fut &eacute;norme. Imaginez : le premier jour, je me suis retrouv&eacute; h&eacute;litreuill&eacute; trente fois sur un sous-marin en compagnie de Mathieu Kassovitz ! J&rsquo;ai des souvenirs grav&eacute;s &agrave; jamais de ce tournage.

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Au boulot, plut&ocirc;t drame ou com&eacute;die ?

La com&eacute;die, c&rsquo;est un genre tr&egrave;s s&eacute;rieux. Tout du long du tournage, si &ccedil;a se passe bien &ndash; comme&nbsp; avec Pierre Niney sur Five ou Jos&eacute;phine Japy et Benjamin Lavernhe sur Mon Inconnue (qui sort d&eacute;but avril, ndlr) -, c&rsquo;est imm&eacute;diatement payant. Si l&rsquo;&eacute;quipe autour de vous rit, vous savez que vous avez vis&eacute; juste. Avec un drame, vous terminez votre sc&egrave;ne, vous ne savez pas vraiment ce que cela a donn&eacute;. Vous d&eacute;pendez un peu plus&nbsp; de stratag&egrave;mes de cin&eacute;ma, comme le montage, la musique, pour parvenir &agrave; vos fins. En tant que spectateur, je serai plus h&eacute;t&eacute;roclite.

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Quel rapport entretenez-vous avec votre public ?

Je ne suis pas tr&egrave;s r&eacute;seaux sociaux. Mais j&rsquo;ai Instagram parce que j&rsquo;aime la photo et que c&rsquo;est un excellent m&eacute;dia pour partager des images. Forc&eacute;ment, il y a des gens qui me suivent. Alors, quand je suis fier d&rsquo;un film dans lequel j&rsquo;ai tourn&eacute;, j&rsquo;en profite pour en faire la promotion. Il faut en passer par l&agrave; aujourd&rsquo;hui. Se noue ainsi un rapport virtuel et des messages sont &eacute;chang&eacute;s. Je les lis toujours avec beaucoup de plaisir. Je n&rsquo;ai pas encore re&ccedil;u de menaces de mort. Pour l&rsquo;instant, tout va bien.

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Comment se sent-on lorsqu&rsquo;on ne tourne pas ou peu &ndash; ce qui vous est arriv&eacute; au d&eacute;but de votre carri&egrave;re ?

On doute de ses capacit&eacute;s, c&rsquo;est certain. Vous perdez un peu confiance en vous. Lorsqu&rsquo;on est com&eacute;dien, ce n&rsquo;est pas comme dans d&rsquo;autres domaines artistiques. Un musicien, un photographe, s&rsquo;il veut continuer &agrave; s&rsquo;am&eacute;liorer, il peut le faire chez lui. Le photographe, il sort et peut prendre des photos jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;il soit publi&eacute;. Pour un com&eacute;dien, c&rsquo;est plus compliqu&eacute;.&nbsp; Pour garder la main, entretenir une force de proposition, il faut travailler en groupe. J&rsquo;ai aussi eu souvent recours &agrave; des coachs. Sinon, c&rsquo;est vrai qu&rsquo;on a l&rsquo;impression de s&rsquo;&eacute;loigner de plus en plus d&rsquo;un m&eacute;tier, d&rsquo;un milieu. Lorsque j&rsquo;ai du temps libre, je le remplis de choses que j&rsquo;aime faire passionn&eacute;ment : de la photo, de la musique&hellip;

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Seriez-vous tent&eacute; par la r&eacute;alisation ?

C&rsquo;est un objectif lointain. Il faut trouver le bon sujet, le bon sc&eacute;nario, que les plan&egrave;tes s&rsquo;alignent&hellip; Pour avoir souvent c&ocirc;toy&eacute; des r&eacute;alisateurs, c&rsquo;est primordial de fusionner avec l&rsquo;histoire que vous souhaitez raconter. Je ne suis pas encore arriv&eacute; &agrave; ce stade-l&agrave;, m&ecirc;me si j&rsquo;ai des pistes. Sinon, en tant qu&rsquo;acteur, j&rsquo;ai toujours aim&eacute; les sc&egrave;nes de plaidoirie comme dans L&rsquo;Id&eacute;aliste de Francis Ford Coppola avec Matt Damon. Je voudrais bien jouer un jour un avocat.

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Niveau v&ecirc;tements, votre style ?

Casual... jeans, baskets, pull. Mais j&rsquo;aime bien la p&eacute;riode d&rsquo;hiver parce que cela permet aussi de mettre des vestes. Et je trouve cela tr&egrave;s classe. En &eacute;t&eacute;, tout le monde est en t-shirt. Trop de peau !

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Un point de vue sur l&rsquo;avenir du cin&eacute;ma ?

La salle de cin&eacute;ma, c&rsquo;est un temple. J&rsquo;esp&egrave;re que nous n&rsquo;allons pas les perdre dans les ann&eacute;es &agrave; venir. Avec tous les changements technologiques, Netflix, etc., qui ont des aspects tr&egrave;s positifs, j&rsquo;ai peur parfois que cela provoque doucement leur mort. Se r&eacute;unir avec des inconnus dans le noir pour regarder un film ensemble et vibrer, c&rsquo;est quand m&ecirc;me une exp&eacute;rience formidable. Et rare dans une soci&eacute;t&eacute; o&ugrave; chacun se retrouve de plus en plus seul.

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Le Chant du loup d&rsquo;Antonin Baudry avec Fran&ccedil;ois Civil, Omar Sy, Reda Kateb&hellip; Sortie le 20 f&eacute;vrier.

François Civil : "La salle de cinéma, c’est un temple"

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