Hommes

Blue Marble, jeune marque et grand melting-pot

Si tout le monde laisse une trace de son passage quelque part, il faut alors aller faire un tour à la boutique de la jeune marque Blue Marble, et rencontrer son créateur passionné Anthony Alvarez.
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La marque de menswear Blue Marble a été créée en 2017 à Paris, au départ sous le nom "OneCulture". Chaque collection se focalisant sur une ville quelque part dans le monde, la marque propose des vêtements jeunes et colorés, au croisement du streetwear et du tailoring, sans oublier les pièces en denim et en maille. Des matériaux de qualité et des détails soignés ajoutent à la superbe de looks hétéroclites à la coupe impeccable. 

Après Tokyo et Dakar, c'est la collection Détroit qui est disponible en boutique cet Automne. Hommage au Motown et à une plus récente culture underground de la ville, la collection propose une série de pièces rétro, entre soies imprimées et vestes en velours côtelé, mais aussi des t-shirt tie-dye d'inspiration plus techno et des vestes de sport 90's. On dirait que chacun peut y trouver son compte, et pour cause. Inspiré par ses voyages et prônant la diversité culturelle, le créateur cherche à faire partager ses diverses passions au plus grand nombre.

De bons ingrédients et beaucoup de mélange, pour un résultat fameux. Jeune, inspirée et sincère, à l'image de son créateur, Blue Marble promet des collections toujours aussi riches, ce qui ne l'empêche pas de faire honneur à ses valeurs en touchant au caritatif et à l'écologie. 

Vous avez récemment changé le nom de votre marque en Blue Marble, surnom qui a été donné à la première photo de la terre entière depuis l'espace en 1972. Pour prendre le risque de changer le nom de la marque aussi tôt, vous deviez avoir une très bonne raison. Pourquoi ce choix et d'où vient l'idée de ce nom ? 

Ce choix n'était pas facile, mais essentiel. il y avait une confusion à propos du nom OneCulture, qui pouvait sous-entendre que l'on voulait représenter une seule culture, alors que le but est au contraire d'en promouvoir plusieurs, notamment avec le concept de s'inspirer d'une ville différente chaque saison. Comme la marque est encore très jeune, il me semble qu'il était préférable de changer le nom tôt, plutôt que trop tard. Le nom Blue Marble représente mieux la marque, et le discours est très important pour moi. Nous sommes tous plus connectés qu'on ne le pense, et il faut parfois une photo depuis l'espace pour s'en rendre compte. J'ai envie de promouvoir cette idée de diversité culturelle et de voyage sans barrière, à travers le vêtement. 

 

Le concept de Blue Marble est que chaque collection est inspirée par une ville, autour de valeurs de culture universelle, d'échange et de diversité, passant du streetwear au tailoring. Y a-t-il pour autant un point de rencontre entre ces inspirations diverses : un homme Blue Marble, une silhouette, un style, un produit ? Quelle est pour vous l'identité de la marque ?

J'ai l'idée de ce personnage que j'appelle un "prince urbain", qui peut s'habiller différemment pour différentes occasions, que ce soit pour skater dans les rues ou pour sortir le soir, et qui peut mixer le côté streetwear avec plus de sophistication. Je suis très inspiré par les sports de rue, que je pratique toujours. 

Je m'y retrouve, car ce sont en fait des vêtements que je souhaite porter, et que je porte. Ma ligne conductrice est de me demander : "est-ce que je porterais cette pièce, cette silhouette ?" Bien sûr, les envies changent un peu chaque saison ; par exemple, pour la collection Détroit, on rend hommages aux années Motown. Mais il y a toujours des icônes qui reviennent, comme Puff Daddy ou Keith Richards, qui pour moi incarnent bien l'ambiance des collections.

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La collection Automne-Hiver 2019 : Détroit
La collection Automne-Hiver 2019 : Détroit

Vous avez une formation en entrepreneuriat de l'université de Cornell et vous avez travaillé quelques années dans la finance. Pourtant vous dites avoir toujours été passionné par la mode, l'art, la musique, le sport, le voyage. Pourquoi avoir choisi de vous lancer dans la mode, particulièrement ? 

Je trouve que la mode est un bon moyen de mélanger toutes mes passions. L'art, la musique, le sport… tout ça peut être exprimé à travers ce médium qu'est la mode. J'ai toujours été passionné par le vêtement. Au départ, cet intérêt est venu par le biais du sport, et ça s'est développé en une envie de plus en plus "mode". 

Je viens d'une famille multi-culturelle ; mon père est philippin et espagnol et ma mère est française. J'ai toujours grandi dans le mélange. Ce qui est important pour moi est cette diversité culturelle, et je pense pouvoir toucher plus de gens à travers la mode. Tout le monde se définit et essaie de transmettre quelque chose par sa façon de s'habiller : le vêtement est une façon de tenir un propos.

 

La marque propose des t-shirt dont les bénéfices de vente seront reversés à l'association Run The World, qui vient en aide aux enfants défavorisés. La notion d'engagement dans la mode est-elle essentielle pour vous ? Comment vous positionnez-vous par rapport à l'écologie ?

L'engagement est très important, surtout en ce qui concerne le discours que l'on tient. La marque s'est associée avec Run The World, qui est une association caritative française, pour venir en aide aux enfants un peu partout dans le monde, et leur permettre d'avoir accès à des fournitures scolaires, des écoles conformes. Je trouve que ça marche bien avec nos inspirations et nos valeurs. Nous avons fait notre premier voyage avec eux aux Philippines, et on a pu distribuer plus de 300 paires de lunettes aux enfants qui en avaient besoin.

L'écologie est une question essentielle et c'est important pour moi, mais ce n'est pas toujours facile pour une jeune marque. Chaque saison, nous essayons d'utiliser de plus en plus de tissus écologiques, et j'ai l'espoir d'augmenter cette proportion. D'ailleurs, je souhaiterais aider à réduire la pollution dans les océans, par le biais d'une association. Nous sommes en train de chercher.

 

Vous êtes de la génération qui précède les Millenials. Diriez-vous que cela influence votre communication, par exemple à travers les réseaux sociaux ? Comment abordez-vous la question, si ç'en est une pour vous ?

Je pense que c'est un âge intéressant. J'ai des jeunes frères et soeurs qui ont grandi avec les réseaux, ce qui n'est pas mon cas. Je pense qu'à travers eux je me sens connecté à la jeunesse, qui m'inspire beaucoup, tout en arrivant à faire le lien avec une clientèle qui est plus âgée. Dans la boutique, nous avons des jeunes skaters qui sont entre République et Bastille, mais aussi des habitant du Marais.

Pour moi, tout le monde rejoint la génération Millenials. Des personnes entre trente et cinquante ans comprennent le mouvement des réseaux sociaux. Blue Marble communique beaucoup par cet outil. Pouvoir toucher les gens, en dehors de sa ville, c'est pour moi une opportunité incroyable.  Bien sûr, il y a des limites, le réseau ne doit pas définir complètement la marque, c'est un équilibre à trouver. 

J'aime malgré tout garder des valeurs et un contact humains ; j'ai toujours voulu concevoir ma boutique comme un lieu de vie pour se réunir, échanger, discuter…

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La prochaine collection, inspirée par la dynamique ville d'Athènes, sera en boutique autour de Janvier 2020, et ça vaut le coup de l'attendre...
La prochaine collection, inspirée par la dynamique ville d'Athènes, sera en boutique autour de Janvier 2020, et ça vaut le coup de l'attendre...
La prochaine collection, inspirée par la dynamique ville d'Athènes, sera en boutique autour de Janvier 2020, et ça vaut le coup de l'attendre...

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