Maria Grazia Chiuri : "Tout ce que je veux, c'est soutenir les filles"
Il y a beaucoup d'éléments dans cette collection. Comment la décririez-vous cela en une seule phrase?
Je veux que les femmes profitent de la mode, qu'elles s'amusent avec de manière décomplexée.
Comment avez-vous découvert le travail de Linda Nochlin? En quoi a-t-il inspiré vos créations ?
Linda Nochlin part du constat qu'une fille se voit poser des limites dès son enfance, ce qui l'empêchait d'accomplir de grandes choses. C'est une avant-gardiste, une femme forte et rebelle. C'est en cela qu'elle m'a inspirée.
Niki de Saint Phalle était souvent perçue comme superficielle ou naïve à cause de son travail, mais avec notre œil d'aujourd'hui, on s'aperçoit que ses Nanas étaient avant tout politiques. Comment envisagez-vous le rapport au corps ?
La mode est avant tout liée au corps des femmes, et dans cette optique, elle mérite d'être matière à réflexion. Cela va bien au-delà de l'habillement, c'est presque politique.
Comment expliquez-vous le succès de la mode néo féministe ?
Tout ce que je veux, c'est soutenir les filles, et je le fais par le biais de la mode. Ce n'est pas une question de tendance, c'est un nouvel élan générationnel. Et nous devons l'encourager.
Est-il important pour vous de faire des vêtements portables au quotidien ?
Oui. Je ne dessine pas pour moi, mais pour les femmes. Je veux non seulement qu'elles portent mes créations, mais qu'elles les détournent, se les approprient.
Votre collection a-t-elle rencontré les buts que vous vous étiez fixés ?
Je ne sais pas (rires)! Je n'avais pas vraiment de plan de départ, je fais ça à l'instinct, je me laisse porter. C'est comme un jeu, finalement.
Quelles sont les pièces que vous porteriez vous-même?
La veste en denim, c'est ma préférée. Et aussi le jean assorti. Mais je vais devoir attendre !