Jacquemus laisse entrer le soleil
Il court, Jacquemus. Dans la vie comme sur le marbre du Petit Palais, où la mode le voyait débouler hier soir affublé d'un hoody "L'Homme Jacquemus" - sa façon à lui d'annoncer sans communiqué le futur de sa maison, bientôt riche d'un vestiaire masculin. Il court et se démène comme ceux dont l'énergie les pousserait presque à voler... mais la magie n'existe pas, alors on pallie le manque avec des sensations, des couleurs, des souvenirs de voyage comme ces djellabas, ces tuniques en soie, ces bijoux de ventre, d'oreilles et ces petits sacs brodés de perles terracottas chinés dans un "souk" réel ou imagé. L'été n'est pas loin et c'est pourtant l'hiver : Jacquemus le sait, réchauffant son vestiaire de robes en cachemire, de jupes en maille côtelée, de manteaux boule à la taille cintrée et de quelques touches de cuir inhabituelles chez ce magnat des cotons et des lins : "Souvent après un défilé, je pars au Maroc. Cet hiver, je me suis encore perdu dans les souks, je n'avais qu'une envie : faire mon été prochain ici. Je suis rentré à Paris et j'en ai fait mon hiver. Sans attendre" Ça tombe bien : la mode n'attend pas. - Mathilde Berthier