Jean-Paul Veison Marcelli : « Le meuble est ma passion »

Comment êtes-vous arrivé dans le monde du design ?

J’ai étudié l’architecture et le design à l’école de Condé à Nice avant de travailler pour l’agence d’architecture d’intérieur et de design Humbert et Poyet. Dans ce cadre, j’ai été amené à participer à la scénographie d’une exposition de la maison de ventes Sotheby’s, présentant les effets personnels de Karl Lagerfeld. J’ai ensuite quitté l’agence Humbert et Poyet. Ayant ouvert ma propre agence d’architecture, j’avais moins l’occasion de réaliser des meubles. Voulant quand même garder cette corde à mon arc — le meuble est ma passion —, j’ai décidé d’autoéditer mes travaux. C’est dans cette veine que j’ai fondé Consilio Édition, que je définirais comme une maison d’édition à taille humaine. C’est-à-dire que la production de chaque pièce est limitée à cinquante exemplaires. Certaines productions sont même limitées à dix exemplaires lorsqu’il s’agit d’œuvres réalisées en collaboration. Le leitmotiv de Consilio Édition est d’encourager l’artisanat d’art. C’est ainsi que nous travaillons avec des maisons comme Midavaine à Paris ou Pinton dans la Creuse. Le but de Consilio est que d’autres designers soient amenés à travailler dans cette structure. Cela a déjà été le cas d’Inès Olympe Mercadal.

Pourquoi Consilio ?

J’ai fait des recherches, dans le but de trouver un nom qui corresponde à la fois à mon état d’esprit et dont j’aime la sonorité. Au fil des recherches dans mes dictionnaires, j’ai été séduit par le mot consilio, terme latin signifiant création, design. J’espère que d’autres pourront se le réapproprier.

Un travail que vous mêlez avec l’architecture d’intérieur ?

En effet, le cœur de mon métier, c’est l’architecture d’intérieur. Je travaille pour des projets résidentiels, professionnels mais je conçois aussi des boutiques. J’ai ainsi travaillé pour de grandes maisons comme Chanel, Yves Saint Laurent, Martin Margiela, Azzaro ou encore Valentino.

Quelle est la genèse de votre projet avec la maison Pinton ?

J’ai rencontré les équipes de la maison Pinton au forum Hustys Connect à Monaco. Lorsque j’ai commencé à produire mes propres meubles, je me suis tourné vers eux et ils ont réalisé mon tapis Toto. Ce dernier est la matrice de mon travail de designer. J’ai ainsi travaillé avec Inès Olympe Mercadal autour de ce tapis. D’ailleurs, la manufacture Pinton en a acheté les droits. Ce tapis fait ainsi partie de ma nouvelle collection, Les Hellènes, dans laquelle on trouve plusieurs types de meubles, du tapis au luminaire.