La NBA a perdu ce soir l'un des meilleurs joueurs de son histoire. Kobe Bryant nous quitte tragiquement à l'âge de 41 ans. L'Officiel Hommes l'avait rencontré il y a 2 ans et publie à nouveau le récit de son entretien. 

Auteur : Laurent-David Samama

Propos recueillis par George Eddy

Photographe : Satoshi Sa&iuml;kusa

Styliste : James Sleaford&nbsp;

Dans une NBA o&ugrave; les joueurs changent sans cesse d&rsquo;&eacute;quipe, il a mis un point d&rsquo;honneur &agrave; ne jamais quitter sa formation des Los Angeles Lakers. Populaire jusqu&rsquo;en Chine, &ldquo;Black Mamba&rdquo; est devenu, au fil des ans, une incarnation du cool californien. Retour sur celui qui &eacute;tait entr&eacute; dans la l&eacute;gende.

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Effervescence inhabituelle aux abords du City Hall de Los Angeles en ce 24 ao&ucirc;t 2016. Devant la mairie Arts d&eacute;co de L.A., des milliers de fans des Lakers se sont donn&eacute; rendez-vous pour c&eacute;l&eacute;brer le &ldquo;Kobe Bryant Day&rdquo;. Le jour n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; choisi au hasard. Le 24 et le 08 sont les deux num&eacute;ros port&eacute;s par le basketteur&nbsp;au cours de sa longue et belle carri&egrave;re. &Agrave; son palmar&egrave;s : cinq titres NBA remport&eacute;s avec&nbsp;la franchise des Lakers, deux m&eacute;dailles d&rsquo;or glan&eacute;es aux JO avec la team USA ainsi qu&rsquo;une myriade de records personnels, plus incroyables les uns que les autres. Sur les parquets, Bryant &eacute;tait un joueur hors pair, capable de feintes g&eacute;niales, de paniers improbables et de contres rageurs. Un &ldquo;clutch player&rdquo;, dans le jargon. Mais ce n&rsquo;est pas tout : Bryant &eacute;tait un athl&egrave;te doubl&eacute; d&rsquo;un showman. En somme, le joueur parfait pour conqu&eacute;rir le c&oelig;ur d&rsquo;un public aussi exigeant que celui du voisin Hollywood. &ldquo;Pendant vingt ans, nous avons b&eacute;n&eacute;fici&eacute; du talent incroyable de Kobe et de sa l&eacute;gendaire &eacute;thique de travail, explique Jos&eacute; Huizar, membre du conseil municipal de Los Angeles. Le &lsquo;Kobe Bryant Day&rsquo; est un moyen de le remercier pour son d&eacute;vouement envers les fans et l&rsquo;ensemble de la ville de L.A.&rdquo; 
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L&rsquo;ami du tout-Hollywood

&Agrave; l&rsquo;heure de la mondialisation, rares sont les figures r&eacute;ussissant &agrave; c&eacute;l&eacute;brer leur ancrage local sans verser dans le repli identitaire. Kobe a r&eacute;ussi ce pari. Il aime sa ville et elle le lui rend bien. Cet &eacute;t&eacute;-l&agrave;, lors de son ultime apparition sous le maillot mauve et jaune des Lakers, dans un Staples Center plein &agrave; craquer, Bryant inscrit 60 points ! Spectateurs privil&eacute;gi&eacute;s de l&rsquo;exploit, des dizaines de c&eacute;l&eacute;brit&eacute;s sont venues saluer une derni&egrave;re fois leur ami shooting guard. Parmi elles, l&rsquo;acteur Jack Nicholson, les rappeurs Jay-Z, Kendrick Lamar, Snoop Dogg et Kanye West, le footballeur David Beckham, la top Bella Hadid. Autant d&rsquo;amiti&eacute;s qui ont permis &agrave; Bryant de devenir une des pierres angulaires de la pop culture des ann&eacute;es 2000. Au-del&agrave; de ses performances hors normes,&nbsp;le joueur a mis un point d&rsquo;honneur &agrave; &eacute;crire&nbsp;sa propre l&eacute;gende. Loin des exc&egrave;s d&rsquo;un Allen Iverson ou de la bonhomie d&rsquo;un Shaquille O&rsquo;Neal, la mythologie kob&eacute;ienne convoque les codes de la West Coast. &Agrave; commencer par la &ldquo;cool&rdquo; attitude. En toutes circonstances, Bryant garde la t&ecirc;te froide. Il en tire d&rsquo;ailleurs son surnom &ldquo;Black Mamba&rdquo;, comme le serpent au venin mortel qui terrasse ses proies en un &eacute;clair. L&rsquo;image va marquer les esprits. Voici donc Kobe craint sur les&nbsp;playgrounds, fier et dominateur. Mais surtout cool. Tellement qu&rsquo;il s&rsquo;essaiera au rap. C&rsquo;&eacute;tait en 1999, pour un one shot sobrement intitul&eacute; : K.O.B.E. Si le single, sorti chez Sony Records, ne marque pas l&rsquo;histoire de l&rsquo;industrie musicale, il en dit long sur la d&eacute;contraction du joueur &eacute;tendard de la West Coast, par opposition au style rigoureux de la East Coast.

Hommage à Kobe Bryant

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